Bonn, Allemagne, vendredi le 30 mai 2008. Aujourd’hui à Bonn, à la réunion de la Convention des Nations unies sur la biodiversité, le gouvernement du Canada s’est opposé à la proposition des pays africains de créer un moratoire international sur les arbres transgéniques. Résultat : la réunion a pris fin sans que les délégués puissent agir dans ce sens.
Divers groupes de la société civile canadienne ont travaillé en marge de la réunion avec des groupes et des organisations autochtones venant de partout au monde pour appuyer la proposition d’Afrique visant à suspendre toute dissémination d’arbres transgéniques. La réunion a aussi été le lieu de débats intenses au sujet des impacts de la production des agrocombustibles sur la biodiversité.
“Le fait que le Brésil et la Colombie aient décidé de mener la bataille contre le moratoire a permis au Canada de jouer le rôle de complice silencieux,” de dire Lucy Sharratt, Coordinatrice du Réseau canadien d’action sur les biotechnologies, qui a assisté à la réunion. “Le Canada a dû composer, par contre, avec les pressions exercées par les nombreux citoyens qui ont écrit et téléphoné au Ministre de l’environnement.“
Un moratoire décrété aux Nations unies aurait eu pour effet de protéger efficacement les forêts du monde de la contamination transfrontière provenant des arbres transgéniques,” selon Mme Sharratt. “Il incombe aux États parties de cette entente de faire en sorte que leurs activités ne nuisent pas à l’environnement des autres états.”
Malgré l’absence d’action collective de la part des gouvernements pour mettre fin à la dissémination des arbres transgéniques, ils ont tout de même reconnu l’intérêt des moratoires nationaux en tant que stratégie pour pallier au risques représentés par cette technologie.
Une lettre ouverte au Ministre de l’environnement, John Baird, a été signé par 47 groupes du Canada pour l’inciter à appuyer le moratoire international. Bien qu’il ait assisté brièvement à la réunion en compagnie du Premier ministre du Canada, il n’a pas pris la parole sur le sujet. Les graves risques représentés par cette technologie sont explicitement reconnus par la Convention sur la biodiversité.
Malgré les résultats de cette réunion, les préoccupations des gouvernements, des organisations, et des mouvements du monde entier ne cessent de croître à l’égard de cette technologie. Le caucus des femmes de Via Campesina, mouvement international des paysans, et à son instar tous les autres groupes présents à la réunion des Nations unies, ont annoncé leur intention de faire campagne contre la dissémination des arbres transgéniques.