Mardi, le 16 mars 2010 – Demain, le Parlement du Canada débattra du projet de loi d’initiative parlementaire C-474, qui exige « avant de permettre la vente de toute nouvelle semence transgénique, que soit menée une analyse du risque potentiel pour les marchés d’exportation. »
Selon Benoît Girouard de l’Union Paysanne, « Cette loi est nécessaire afin de protéger les agriculteurs des préjudices économiques occasionnés par la mise en marché des semences transgéniques (OGM) non autorisées dans nos marchés d’exportation. »
Le projet de loi C-474 est déposé par Alex Atamanenko, porte-parole néo-démocrate en matière d’agriculture et député fédéral pour Colombie-Britannique-Southern Interior. Ce projet de loi sera débattu mercredi le 17 mars à 17 h 30. S’il franchit l’étape de la deuxième lecture, le C-474 sera ensuite étudié par le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des communes.
« La crise actuelle de contamination du lin nous démontre que les cultures transgéniques peuvent mettre à bas nos marchés d’exportation » de dire Benoît Girouard. « Nous pouvons bien entretenir des voeux pieux quant à l’approbation éventuelle des OGM dans d’autres pays ou l’abolition de la tolérance zero en Europe, mais tout cela ne change rien aux dommages économiques subis par nos agriculteurs suite à la perte de leurs marchés d’exportation. La controverse entourant les OGM perdurera dans les pays qui constituent de précieux marchés pour nos produits agricoles. »
« Ce projet de loi amorce un véritable débat sur les méfaits économiques des cultures transgéniques. Il permet de jeter une lumière sur la menace que représentent les OGM pour l’agriculture au Canada », selon Devlin Kuyek, qui représente le Réseau canadien d’action sur les biotechnologies. « Le projet de loi C-474 comble un vide réglementaire au Canada. Sans cette loi, la luzerne et le blé transgéniques seraient autorisés malgré l’effet économique dévastateur qu’ils provoqueraient inévitablement. »
« Le contribuable fait déjà les frais de la contamination transgénique, » explique Lucy Sharratt. « Le gouvernement Harper a dû accorder une assistance de 1,9 millions de dollars aux grands marchands de céréales pour défrayer leurs coûts d’analyse du lin, sans quoi ce produit ne serait plus exportable, mais n’offre aucune indemnisation aux agriculteurs lésés par la perte de leur marchés ainsi que les coûts de dépistage afférents. Or, la contamination est inévitable et ces coûts seront récurrents. »
Terry Boehm, Président du National Farmers Union et producteur de lin, soutient quant à lui que « Il incombe au gouvernement de protéger les agriculteurs du Canada des dégâts économiques prévisibles qui seront occasionnés par l’introduction de nouvelles OGM non encore autorisées dans nos marchés d’exportation. Nous ne pouvons plus permettre que nos marchés d’exportations subissent de tels dommages. »
Pour plus d’information : Benoit Griouard, Union Paysanne, 450 495 1910; Devlin Kuyek, Réseau canadien d’action sur les biotechnologies, (514) 571-7702; Terry Boehm, National Farmers Union (306) 255-2880; Lucy Sharratt, Coordinatrice, Réseau canadien d’action sur les biotechnologies, (613) 241-2267 poste 6.