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80 organismes s’élèvent contre la commercialisation de la luzerne génétiquement modifiée

Communiqué de presse, 28 avril 2009

Liste d’appuis à la campagne

Ottawa – Aujourd’hui, les représentants de 80 organismes, y compris des associations paysannes et des entreprises alimentaires, de tout le Canada se sont joints à l’appel de plus en plus pressant pour faire interdire l’introduction et les essais en plein champ de la luzerne génétiquement modifiée.

Il s’agit d’une espèce de luzerne génétiquement modifiée par Monsanto pour tolérer l’herbicide mis au point par cette entreprise et qui porte le nom de marque Roundup. Si l’appel n’est pas entendu, la luzerne serait la première culture pérennale génétiquement modifiée sur le marché.

« Les champs de luzerne seront contaminés de manière inévitable et irréversible. Nous avons déjà assisté à la disparition du colza biologique suite à sa contamination par les cultures génétiquement modifiées; nous ne pouvons donc nous permettre de perdre aussi la luzerne », explique Arnold Taylor du Saskatchewan Organic Directorate. « Étant donné que la luzerne est pollinisée par les abeilles, les gènes des cultures génétiquement modifiées de Monsanto vont se répandre de manière incontrôlable ».

La culture de la luzerne est importante pour tous les fermiers, qu’ils pratiquent l’agriculture biologique ou classique, puisqu’elle permet de maintenir la qualité des sols en fixant l’azote, qu’elle agit comme agent de purification contre les mauvaises herbes et que c’est du fourrage pour les animaux laitiers et autre bétail.

« Pour les paysans, la luzerne génétiquement modifiée ne présente aucun intérêt; seule, Monsanto serait bénéficiaire, empochant des gains appréciables à la vente de son produit Roundup et faisant main basse sur une autre culture à travers les brevets sur les gènes qui interdisent aux paysans de conserver les graines », dit Terry Boehm, vice-président de la National Farmers Union.

C’est en 2005 que les autorités canadiennes ont approuvé la vente de la luzerne génétiquement modifiée mais celle-ci n’a pu être commercialisée tant que Monsanto et Forage Genetics International n’avaient pas rempli les conditions d’enregistrement ni enregistré la variété de luzerne en question. Aux États-Unis, une cour fédérale a révoqué une telle autorisation de vente arguant de la nécessité d’une évaluation globale des risques environnementaux et rappelant les dangers encourus par les cultures biologiques et l’environnement.

Les 80 organismes signataires de la lettre « Non à la luzerne génétiquement modifiée! » comprennent des associations paysannes, des entreprises agricoles, des producteurs de graines et de germes, des détaillants alimentaires et des groupes d’intérêt public. Opposés à la vente, à la commercialisation et à la production de luzerne génétiquement modifiée, ils demandent à l’Agence canadienne d’inspection des aliments de réviser sa position sur la question.

« La réaction de divers groupes de tout le pays en faveur de cette prise de position est remarquable. Ce n’est que le début d’une forte mobilisation contre la luzerne génétiquement modifiée étant donné l’importance des enjeux pour les consommateurs et les paysans à la fois », analyse Lucy Sharratt, coordonnatrice du Réseau canadien d’action sur les biotechnologies, une coalition de 18 organismes. « Il faut que les pouvoirs publics reconnaissent les coûts économiques et environnementaux à la fois dévastateurs et prévisibles qui résulteraient de l’introduction de la luzerne génétiquement modifiée. C’est que nous nous proposons de leur faire entendre en insistant pour que l’approbation accordée soit retirée dès aujourd’hui avant que les fermiers ne perdent leurs récoltes et leurs moyens de subsistance à la suite de la contamination des cultures ».

Selon Carmen Wakeling de Eatmore Sprouts & Greens Ltd. en Colombie-Britannique, « avec le temps, les graines de luzerne certifiées biologiques finiront par disparaître ce qui créera d’énormes difficultés pour les producteurs de graines et de germes. À terme, la luzerne génétiquement modifiée aura des conséquences catastrophiques sur les producteurs d’aliments certifiés bio au Canada et aux États-Unis quelle que soit leur champ d’activité ».

Dans les centres urbains, les consommateurs sont aussi très inquiets. « Les consommateurs canadiens en savent de plus en plus sur les aliments génétiquement modifiés et ne cessent de rechercher les denrées biologiques », rapporte Dag Falck, responsable du programme biologique chez Nature’s Path, un gros producteur de céréales bio en Amérique du Nord. « Il est essentiel que nous puissions assurer aux consommateurs la possibilité d’obtenir des denrées non génétiquement modifiées ».

« Nos clients nous ont fait clairement entendre qu’ils ne veulent pas d’aliments génétiquement modifiés et cela comprend le miel et la viande qui seraient contaminés par la luzerne génétiquement modifiée », ajoute Julie Danulik du magasin alimentaire The Big Carrot à Toronto.

Les 80 organismes ont l’intention de continuer à conjuguer leurs efforts pour empêcher la commercialisation de la luzerne génétiquement modifiée au Canada. À cet effet, ils ont lancé la campagne « Non à la luzerne génétiquement modifiée! » pour protéger cette espèce végétale.

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Pour en savoir plus : www.rcab.ca/Pas-d-OGM-dans-ma-luzerne
Arnold Taylor, Saskatchewan Organic Directorate, cell: 306-241-6126 or
306-252-2783; Terry Boehm, Vice-President, National Farmers Union,
306-255-2880 or 306-257-3689;
Lucy Sharratt, Coordinator, Canadian Biotechnology Action Network, 613 241
2267 ext 5, coordinator@cban.ca;
Dag Falck, Organic Program Manager, Nature’s Path, 250 379 2244;
Julie Daniluk, The Big Carrot, 416-771-4496.